Pour cette technique opératoire, la voie d’abord peut se faire soit dans la paume de la main (incision longitudinale d’un centimètre), soit au niveau du pli de flexion du poignet. Dans le premier cas la chirurgie se fait de façon rétrograde (de la paume de la main vers le poignet), c’est à dire de la partie distale du tunnel carpien vers sa partie proximale. Dans le second cas, elle se fait de façon antérograde (de la partie proximale, vers la partie distale).
Le risque avec une vision réduite par rapport à une chirurgie classique, est d’entraîner une lésion du nerf médian. En effet, vers la fin du canal (en distal), le nerf médian se divise de façon variable en branches terminales. Anatomiquement, deux de ces branches se trouvent exposées à un risque de lésion chirurgicale : la branche thénarienne qui fait fonctionner les petits muscles du pouce et le nerf commun digital du troisième espace qui donne la sensibilité d’une partie du majeur et de la partie adjacente de l’annulaire.
Quand l’incision est pratiquée dans la paume de la main, ces deux branches du nerf médian et leurs variations anatomiques inhérentes à chaque patient sont contrôlées plus sûrement. La section du ligament peut alors se faire de façon sécurisée à l’aide d’un couteau spécialement conçu pour protéger le nerf d’une blessure involontaire. Cette technique a l’avantage de ne pas abîmer les tissus sous-cutanés de la paume de la main et d’améliorer ainsi le confort postopératoire du patient. L’inconvénient reste tout de même de laisser pendant plusieurs semaines une cicatrice, certes réduite, dans une zone utile à la préhension. Il est à noter qu’à partir du 10e jour, cette cicatrice située dans un endroit où la peau est relativement épaisse, peut parfois présenter un aspect légèrement «feuilleté» dû au décollement des couches les plus superficielles de l’épiderme. Le patient peut alors, à tort, avoir l’impression que la plaie se réouvre.
Inversement, quand le geste se fait de façon antérograde depuis une voie d’abord située dans le pli de flexion du poignet, la section du ligament «à l’aveugle» est alors beaucoup plus risquée pour le nerf médian et ses deux branches particulièrement exposées.
L’incision est refermée par trois ou quatre points de suture résorbables ou non. Seul un petit pansement vient couvrir la cicatrice.